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LES INSTANTS VOLATILES

Un artiste, un blog

Un (drole d') oiseau qui se promène

Qui a un atelier et qui invite d'autres (drole d') oiseaux à s'y exposer

 

« Comme l’histoire de Thelonious Monk qui accrochait les tableaux de guingois dans son appartement ; sa femme rentrait et les redressait, et lui les remettait de guingois ; cela enseigne un tout autre sens de l’ordre. »          « Jamais je ne pourrais avoir une impression de totalité, d’intégralité, il y a toujours quelque chose qui, d’une manière ou d’une autre, viendra compléter le tableau. »          « Pendant des années, je n’ai pas pu employer le mot « artiste ». Mon problème a d’abord été que je pensais l’art avec un « A » majuscule ; ensuite, j’ai commencé à me dire, « bon, avec un petit ‘a’ ça ressemble à ce que tu fais. Parfois, c’est bien, mais la plupart du temps, pas si bien. C’est pareil quand on est plombier. Ca ne veut pas dire qu’on est un bon plombier, on est juste plombier. » (John Baldessari cité par Yve-Alain Bois, « Est-il impossible de souligner un télégramme ? »

 

« La philosophie cependant n'est pas une puissance. Les religions, les États, le capitalisme, la science, le droit, l'opinion, la télévision sont des puissances, mais pas la philosophie. La philosophie peut avoir de grandes batailles intérieures (idéalisme-réalisme, etc.), mais ce sont des batailles pour rire. N'étant pas une puissance, la philosophie ne peut pas engager de batailles avec les puissances, elle mène en revanche une guerre sans bataille, une guérilla contre elles. Et elle ne peut pas parler avec elles, elle n'a rien à leur dire, rien à communiquer, et mène seulement des pourparlers. Comme les puissances ne se contentent pas d'être extérieures, mais aussi passent en chacun de nous, c'est chacun de nous qui se trouve sans cesse en pourparlers et en guérilla avec lui-même, grâce à la philosophie. » (Gilles Deleuze, « Pourparlers 1972-1990 »)

 

« Ne pourrions nous pas remplacer « philosophie » par « poésie », ou « art », ou... », se demande l'oiseau-Oh

 

« Le récit nous donne le monde, mais il nous donne fatalement un monde faux. Si nous voulons expliquer à Pierre qui est Paul, nous lui racontons son histoire : nous choisissons parmi nos souvenirs, notre savoir, un certain nombre de matériaux que nous arrangerons pour constituer une "figure", et nous savons bien que nous échouons la plupart du temps, dans une mesure plus ou moins large, que le portrait que nous avons fait est à certains égards inexact, qu'il y a toutes sortes d'aspects de cette personnalité que nous connaissions bien et qui ne "collent" pas avec l'image que nous avons donnée.           Pas seulement lorsque nous parlons à autrui ; le décalage est aussi grave quand nous nous parlons à nous-mêmes? Tout d'un coup, nous apprenons une surprenante "nouvelle" concernant Paul : "Mais comment cela est-il possible?" Et puis le souvenir revient ; non, il ne nous avait pas caché cette intention ou cette partie de sa vie, il nous en avait parlé même longuement, mais nous avions oublié tout cela, nous l'avions exclu de notre "résumé", nous ignorions comment le raccrocher au reste.          Que de fantômes ainsi entre nous et le monde, entre nous et les autres, entre nous-mêmes et nous! » (Michel Butor « Essais sur le roman »)

 

« Dans le droit fil de cette "hauteur d'homme" surlignée, s'esquisse et s'affirme un sentiment d'appartenance exigu, qui renvoie dans le lointain toutes les autres liaisons. De l’"infime dedans", nous avons accès à l’"immense dehors" – les deux expressions sont d'Antonin Artaud – et ce qui nous tient, ce qui nous tient debout, ce n'est pas telle hauteur autoproclamée ou telle suprématie sur les autres créatures, c'est un travail permanent de connexion entre ce "dedans" et ce "dehors". Être debout, dès lors, ce n'est rien d'autre que se tenir dans l'ouverture illimitée de ce rapport (...). »  (Jean-Christophe Bailly, « Station debout »)

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